auec la Reine d’Ecoſſe en
Auril, 1558.
Oici ton mois, ô fille de l’écume,
Bell’Aphrodite, & le celeſte Tor,
Ia tout ce monde te r’alume,
Faiſant flamber ſes cornes d’or.
Le ciel te rit, &, a l’enui, la terre
Point ne te ceſſe herbes & fleurs tirer,
Et la Mer qui ſemble de verre,
Te prie en elle te mirer.
Ne tarde plus. Laiſſe, à bride aualée
Ramer deça tes cines attelez,
La ou Seine a Marne mélée
Entourne le roial palais.
Auecques toi pren ce chois de tes filles,
Trois cors tout nus ſ’entretenans touiours,
Les Graces, ces trois ſeurs gentilles,
Et l’vn, ſans plus, de tes amours.
Au lieu de l’autre, ô Himen himenée,
Vien, chaſte Dieu, ta mere acompaigner :
Nulle amour d’honneſteté née
Ne doit ta torche dédaigner,
Et quel des dieus, par nous race mortelle,
Eſtre deuroit plus que toi honnoré ?
Et quel, par vn amant fidelle,
Plus deuotement adoré ?