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Bref, ceus qui ont autrefois pris la peine
De veoir Parnaſſe ou Pinde decouuers,
DeRecongnoiſſent vn’Hippocrene
DeDedans le ſucre de tes vers.
Auſsi ta Dieppe, horreur de l’Angleterre,
En ton honneur ia te dreſſe vn autel,
EnEt toute la Normande terre
EnTe voüe vn renom immortel.
La France auſsi ce grand treſor ne cele :
Mais ie la voi, & point ne te deçois,
MaIe la voi deſia qui t’appelle
MaSon premier Ouide François.

À LVIMESMES

Sonnet.

Ô bien heureus & bien heureus encore
Ô Diuin Doublet, bien heureuſe cent fois.
Ô Ceſte douceur, ce miel, & ceſte vois,
Ô Dont le hault ciel heureuſemẽt t’honnore.
Sibille heureuſe, en celui, qui t’adore,
SiQui deploiant ſes bien eſcriuans dois,
SiDit la beauté dont heureus le deçois
SiEt ta vertu, qui ſe ſiecle redore.
Ie voi deſia ſoubs ta Muſe diuine.
IeViure Amarille, & renaiſtre Corinne,
IeEt leurs amans de vos gloires troublés,
Rougir honteus, vous donnans la couronne
RoDu vert Laurier, qui vos chefs enuironne,
RoEt voz honneurs par trois fois redoublés.