Et nous Dieppoys la feconde pucelle
Ou ſ’encorſa ce Dieu homme ton fils
Elizons matiere eternelle,
De nos vers, & ſeul but prefis.
Soit que trés-pur ſon natal ſe ramene,
Ou qu’en ſa mort lui ſoient les cieus ouuers,
Neptune n’a ſous lui d’aréne
Tant que lors elle a de nos vers.
Car elle méme, ô merueille bien rare,
Haute aparut ſur nos murs aſsiegés,
Repouſſant dans le camp barbare
Les boulés ſur nous déchargés.
Et au ſeul bruit de ſa feſte ſonnée
Par nos clohers, l’Anglois troublé d’effroi,
(Ici digne foi ſoit donnée)
Fut défait par l’ainé du Roi.
Braue Talbot, la fortune meilleure
Ne te fut onc, t’aiant fait répaſſer
De ce ſiege en ton ile a l’eure
Pour nouueau ſecours amaſſer.
Ce fier Anglois vne puiſſance armée
Vers le leuant,ſur nos crouppes logea,
Qui, d’vn large foſſé fermée,
Nous batoit par neuf mois déia.
Tout nótre mur n’étoit plus qu’vne bréche,
Et, de tous coins, en maiſons et môutiers
Tomboient le boulet & la fléche,
Ni reſtant que les cueurs entiers.
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