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CaEt, de l’autre, purge ſa riue,
CaPar l’alaine ſeiche du Nort.
Car du Su moite vn haut mont nous deliure,
Et en Iſland ſ’enfuit par deſſus nous,
Et Si bien que voions ſ’entre-ſuiure
Et L’yuer ſec, l’Eſté frais & dous.
Auſsi, pour vrai, vn air tiede & mollace,
N’eut rien valu pour engendrer des cueurs
N’Qui fuſſent, ſur l’onde fallace,
N’De tout autre peuple vainqueurs.
Ni tant d’eſpris que Pallas y auoue,
Deus Mifans mors, & deus mors Parmentiers,
DeEt deus, que viuans moins ie loue,
DeTerrien & ce Mifant tiers.
Le bon Crignon, auec ſi peu de lettre
Si ſauant homme, a bien naguére appris,
Si ſEt méme en ſon fils fait connoiſtre,
Si ſCombien ceſt air vaut aus eſpris.
Quoi ? la commune & multitude vile,
Y ſemble née a deſcrire les cieus,
Y Peindre terres, mers & tout ile,
Y Partir vens & meſurer lieus.
Quand aus plaiſirs, nos grans peres honneſtes,
De main en main mille esbas ont laiſſés,
DeMille banquéts, dances & feſtes,
DeEt de ieus & maſques aſſés.
L’éleué bort de noſtre immenſe plaine
Cler, ſec & droit, nous eſt vn pourmenoir,