Leurs ongles alors furieus.
Dieu, pour loyer, te doint, vielle dannée,
Sans feu, ſans vin, le reſte de tes iours,
Rien qu’yuer par toute l’année,
Et goſier alteré touiours.
Ille enuieus, douce chere Sibille,
Graces à Dieu, n’õt ſceu q̃ mordre en moi,
Sinon cete étude tranquile
Que ie ſui pour l’amour de toi.
Ce dous loiſir à grand vice m’imputent,
Trop, ce leur ſemble, aus hommes mal ſéant :
Et ce train des Muſes reputent
Euure d’vn eſprit faineant.
Veulent-ils point qu’en la perche criarde
Mon plait ie vende ? ou que moy-méme aſsis,
Oyant vn auocat qui farde,
Ie dure cinq heures ou ſis ?
Veulent-ils point qu’a mes coſtés ie métte
D’art Milanoiſe, eſpée & dague auſsi,
Et ſur ma teſte, vne plumette,
Pour eſtre bien plus noble ainſi ?
I’aurois du Roi les gaiges d’vn gendarme,
Au reng vaillant de ces hardis iureurs,
Qui ne donnerent onq alarme
Qu’aus poules des bons laboureurs.