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Il n(Car le tems qui piéça me dure,
Il nBeaucoup de choſes m’a fait voir)
Il n’eſt que trop, de ces muguéts qui balent,
De ces iolis, qui ſur eus portent tout :
DeMais ceus, qui pour épouzer valent,
DeSe choiſiſſent par autre bout.
Épouzés moy quelque aſſeuré riche homme,
D’vn haut eſtat, ſi pouués honnoré,
D’vTel que celui que ie ne nomme,
D’vMais premier vous l’ai figuré.
Apres ſa mort vos douaires augmentent,
Et, lui viuant, faute vous n’aués point,
Et,D’autres mille gentils, qui tentent
Et,Vous donner leur ſeruice a point.
Qu’aues vous peur ? le ſaint cornu Moyſe
À mort iadis tel esbat condamnoit :
À Auiourdui, par nos gens d’Egliſe,
À Autre doctrine ſe connoit.
En ce tems-ci, pour pudique i’auoüe,
Celles, ſans plus, que nul onq’ne requit.
CeGentille n’eſt qui ne ſe ioüe,
CeEt toute belle en doit l’aquit.
Le tems volage à pas larron ſe gliſſe,
Et ſans mot dire, helas, trompe noſtre œil,
Et Et comme vn courſier en la liſſe,
Et Nos ans décochent au cercueil.
Tandis qu’aués la claire matinée
De vos beautés, n’en épargnés l’ébat,