Page:Doublet - Élégies, 1559.djvu/50

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Elegie 18.



I’En ſai bien vne, vne eſperte flanniere,
Et n’aille aucun en rechercher plus loin,
ToIe ſai d’amours vne courtiere,
ToVne maquerelle au beſoin.
Toutes les nuits, vaudoiſe abominée,
(Tel eſt le bruit) greſſe ſon cors ridé,
(TEt paſſe par la cheminée,
(TSur le dos d’vn balai bridé.
Pluſieurs ont creu qu’a ces charmes arriue
Humble & tremblant, le noir peuple d’Enfer,
HuEt que d’humain ſang elle écriue
HuNe ſai quels mots à Lucifer.
Sans nulle peur, és croizés cemetieres
Paſſe les nuits, entre les pales corps,
PaQui, par ſes oraiſons ſorcieres,
PaÀ elle reparlent tout morts.
Ell’fait que vaut, en ſa toille nouuelle,
Dans vne nois, l’araigne enſeuelir,
DaEt que vaut ſeiche la ceruelle
DaQue d’vne chate on peut cueillir.
Or, tout ainſi que ſa chaude ieuneſſe
Sans nulle honte en luxure brula,
SaAuiourdui, non mieus, en vieilleſſe,
SaAutre feu d’auarice elle a
Vn promt babil, vne ruze aſſurée,
Front impudent, ongles lons & ſutils,