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ViPar l’alme Deéſſe, Éricine,
ViPar les Beautés & les Douceurs,
Vide d’ici : Tiſifonne cruelle,
Que grondes- tu ? ô monſtre ſtigien !
QuPriſon te plairoit eternelle,
QuD’vn ſi beau, ſi heureus lien.
Va, vide, fui : va, fieure d’élogée
Faire bien loin quelque vieille trembler,
FaEt iamais plus ne ſois logée,
FaOu l’amour tu puiſſes troubler :
Veus-tu logis ? entre, ie te commande,
Dans ces ialous, & les mene à la mort :
DaDe la, bien feront ta viande,
DaTant de langues qui nous font tort.
Pour ceſte cure, ô ſeul luſtre du monde
Pieça déia ie te médite vn chant,
PiDe la Ciclade vagabonde
PiQui receut Latone acouchant.
Ie dirai, comme onque puis non bougée,
Se ferma là, comme encor tetant,
Se Tu rendis ta mere vangée,
Se Du monſtre la perſecutant.
Et n’oublirai la touiours verte fueille,
Dont tes cheueus aiment ce rond lien,
DoNi, ce ſanglant pris, la dépeulle
DoDu temeraire Phrigien.