Dédeigna d’amour ſecourir.
Et, épreignant quelque ius ſalutaire,
Dieu gueriſſeur, vien toucher ceſte-ci,
Pour a laquelle ſeule plaire
Me plait des vers le dous ſouci.
Car, comm’en vain vn clauier iaune foulent,
Leger-trotans les organiſtes dois,
Si les vens derriere ne coulent,
Pour animer les douces vois :
En vain auſsi toute la vierge troppe,
Son miel ſur moy & ſon ſucre perdroit,
En vain de la iumelle croppe
La ſource toute ſ’épandroit.
Si ie ne ſens ces raions de madame,
Dis mille eſpris ſur ma teſte tirer,
Qui ſeuls, peuuent la vie & l’ame
À mes Eléges inſpirer.
Fieureus Démon, ſoit qu’vne main ſorciére,
Par charme exprés, & orrible oraiſon,
Pour de madame eſtre murtriére,
Te commande ici ta maiſon,
Soit que toi-méme, enclin à toute iniure,
Faiſant ce mal, ton naturel tu fuis,
Par les Muſes ie te coniure,
Et par ce Parnaſſe ou ie ſuis,
Par Apollon, qui tous vous extermine,
Par les Amours, par les Graces trois ſeurs,
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