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TaMais les lois tres-ſaintes & pures,
TaTon eſprit exercent ſouuent.
Tandis reluit ta maiſon claire & nette,
Ta table eſt miſe ou n’a ni trop ni peu,
TaTu n’es à blanche ni brunete
TaAtaché d’inſoluble neu.
Or, quel palais, qu’ell’ardente écarlate,
Quel banc d’azur, peint des roiales fleurs,
QuQuell’humble ſuite, qui les flate
QuPar preſens, prieres & pleurs ?
Quel vain honneur, ſuiui touiours d’enuie,
Charmer pourroit iuſque la ta raiſon,
ChÀ laiſſer ce miel de ta vie,
ChPour tel fart, qui n’eſt que poiſon ?
De meigre ennui, d’auarice affamée,
D’œil enuieus, ni d’amour inſenſé,
D’Ni d’ambition enflammée
D’Le palais n’eſt point diſpenſé.
Cuiſans ſoucis, & angoiſſeuſes creintes,
Y entrent bien, mille ennemis ſecréts,
Y Mille amitiés fauſes & feintes
Y En montent bien les haus degrés.
Viuons, ami, viuons ce que nous ſommes,
Viuons mortels, viuons ce peu de iour :
ViTantot vient éteindre les hommes
ViVne nuit d’éternel ſeiour.