Pour ſon dous enfançon aus Dieus ?
À te regir, ceſte prudence mure,
À t’exprimer, tu as ce parler dous.
Tes biens croiſſent, ta ſanté dure,
Et te ſuit la faueur de tous :
Car cil tu n’es qui ſon or miſerable
De mois en mois ſ’en va proſtituant,
Pour auoir d’vſure execrable
L’enfantement continuant.
Ni cil auſsi, que la mer dépitée
Géne de peur, & tient de ſommeiller,
Doutant de ſa nef agitée,
Qui l’or d’Eſpaigne va piller.
Les Muſes ſeurs, des ton enfance tendre
Dans leurs ſecrets te tiennent enchanté,
Et ſur toi plus ne peut deſcendre
Souci que de leur ſainteté.
Ore t’endort de la Pouille le Cigne,
Ore t’émeut le Mantuan clairon :
Tantot Seneque t’endoctrine,
Tantot t’emmielle Ciceron.
Tu ſçais les tons qui de ton petit monde,
Sous quatre humeurs temperent les acors,
Tu entens & ce qui abonde,
Et ce qui manque au foible cors.
Les lois auſsi, non pas ces glozes dures,
Ni ce vil plait que la perche reuent
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