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Bref, ton retour, Sacré-cramoiſi prince,
Depuis Pontoize à nos plus ſalés bors,
DeRamene en toute ta prouince
DeL’heur, qui comme toi en fut hors.
Ô trop heureus, trop & par trop encore,
Heureus Gallion, ſeul quaſi poſſeſſeur
HeDu prelat que ce Nort adore,
HePour ſon plus noble deffenſeur.
N’aurons-nous point nous autre ceſte grace,
Qu’vn iour vn iour te puiſsions voir auſsi,
QuSur nos bors que la mer embraſſe,
QuVenir relacher ton ſouci ?
Tu y verras quell’eau borne ta terre,
Et de ton port le calme & ample ſein,
Et Tenant mille vaiſſeaus de guerre,
Et Qui ſ’arment à plus d’vn deſſein.
Les vns d’amont le blont Flamen menaſſent,
Autres d’aual au noir Espagnol vont,
AuAucuns à nos marchans qui paſſent
AuScorte ſure & fidelle font.
Tu y verras auſsi ces Hourques fieres,
Pour qui ſembloient nos haures trop petis,
PoEt en cent honteuſes banieres,
PoLeurs Aigles vaincus & captifs.
Leurs gros canons, à ta venue heureuſe,
De nos rampars, iuſqu’au ciel tonneront,
DeMais d’autre vois plus amoureuſe,
DeMes Muſes ton nom ſonneront.