la precedente.
Ere des dieus, humble te remercie,
I’ai deuant toi quelque vergoigne encor :
Et ne ſ’eſt au vice endurcie
Mon ame, qui ſe repent or.
De mille abus mes poures yeus coupables
N’oſent honteus vers ton ciel ſe dreſſer,
Ni ma langue, nourrie en fables,
À tes oreilles ſ’adreſſer.
I’ai tant de nuis en vanité paſsees,
I’ai tant de iours en vice dépendus,
Tes ſaintes lois tant tréſpaſsées,
Tes dons & graces tant perdus.
I’ai tant peché, tant & tant, ie l’acorde :
Mais, ô ſeigneur, tu vois que ſans ce poinct,
Ton immenſe miſericorde
Lieu à ſ’étendre n’auroit point.
Indigne ſuis de ta clemence, pere,
Indigne ſuis de ta promte merci.
Mais, qui tes graces deſeſpere,
Cetui ſeul te trouue endurci.
Voi, pere, voi comme eſt forte & friande
La fauce glus de ce monde pipeur :
De quel ſucre il nous afriande,
Au tour de ſon piege attrapeur.
Aus vns hautains des hauteſſes il offre,
Du dous loiſir aus autres, ocieus