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Cetui pourra trompeter vos fais d’armes,
Dieppoys guerriers, ſi que nul autre mieus.
DiEt tandis ce friant de larmes
DiSe baignera deſſous mes yeus.


Elegie 2.



NI tous les Turs, ni l’archere Angleterre,
Comme ie croi, tant de fleches n’ont pas,
EtComme ſur moy ſeul en deſſerre
Et pVn archerot non iamais las.
Et perce tout. De quelles doubles mailles,
De quel acier couurir donques me pui
DeQuand le Dieu mémes des batailles
DeSe rend & ſes armes à lui ?
Quand i’aperceu que de ſon arc abile,
Il m’aguignoit, ie m’en alay leger
IlBlotir derriere ma Sibille,
IlEt la preſentoie au danger.
Mais comme font quelques foudres legeres,
Quoy que touſiours ie la tinſſe au deuant,
QuLes trais, ſans l’ateindre, ou non gueres,
QuMe vindrent percer bien auant.
Caché me ſuis entre ces neuf brunettes,
Qu’il creint, dit-on : Son arc me trouua la.
QuPlongé me ſuis dans leurs eaus nettes,
QuSon trait iuſqu’au fons deuala.