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VIE DE LOUIS EUNIUS.


et tomber de désespoir dans les bras de Satan, que de recevoir le pardon que propose le Créateur ; des Français ils ont tous les vices mais il leur manque beaucoup de leurs vertus ; si je venais tout du long ici à les déclarer, vous verriez d’épouvante l’enfer trembler. En Angleterre, il y a peu de catholiques ; par les autres sectes nous savons comment ils sont traités, et aussi bien le pauvre peuple de nie d’Irlande est loin de trouver léger leur gouvernement ; je les mettrai, si je puis, toujours à murmurer, à attendre saint Patrice venir les consoler ; les Anglais, sans sujet, pour les pourchasser ont la cruauté de brûler leurs maisons, parce qu’ils sont restés dans la vraie croyance, et qu’ils ne veulent pas devenir de mauvais chrétiens. Les Anglais, pourtant, sont tout miel en leur langage, mais le poison est trouvé au fond de la tasse ; ils ont beau parler sans cesse de liberté, ils sont les pharisiens de la loi nouvelle, au point que sera beau ce qui est étranger ; adieu, affection, quand se lèvera la misère ; leurs prochains sont pour eux autant d’outils qu’ils mettent à contribution, selon ce qu’ils valent ; s’ils ne peuvent pas tirer profit d’un homme, ils préfèrent vite une chose ou une bête à un homme car leur religion est matérielle, et ne fait cas au monde des choses éternelles. Je vous ai conseillé, mon maître, de persévérer ; vous voyez donc que je suis toujours fidèle ; dans le monde je ne parle jamais de sacrifice, mais je conseille aux gens de se livrer au vice ; puisqu’ils sont assez sots pour le croire, il sera trop tard pour après la mort cruelle, de chercher à faire le bien ; [eux, s’ils se donnent au mal comme enfants de Satan ils auront à jamais avec nous leur lot dans le feu.