Page:Dottin - Louis Eunius.pdf/411

Cette page n’a pas encore été corrigée
401
VIE DE LOUIS EUNIUS.


APPENDICE III Discours de Belzébuth C (p. 50-53 de l’imprimé), cf. ci-dessus v. 1045.

Il ne me serait pas possible, même en l’espace de huit jours, de vous conter tout du long, comme il faut, les affaires, depuis que je suis avec eux, des Français : je dirais à peine le tiers W. Pourtant il ne manque pas d’enseignement de la part des pasteurs, en ville et à la campagne ; ceux-ci, d’autre part, montrent tout bon exemple à ce peuple, pour pouvoir venir à le sauver ; ils connaissent le prix de l’âme, aussi ils ont désir de la conduire au ciel ; mais, malgré leurs belles paroles et leurs exemples, ils ne peuvent venir à bout d’enlever les vices dont est chargé le cœur des chrétiens, qui ne veulent plus garder la vraie loi ; ils font la sourde oreille comme les Hébreux qui méprisaient autrefois les paroles des prophètes, pour n’écouter que leur inclination et courir par le chemin de la damnation. L’homme, sur la terre, ne cherche que le plaisir de son corps et son esprit, car il est faible outre mesure ; nous ne lui donnons aucun moment de repos, pour qu’il ne puisse jamais gagner le Paradis, que nous avons perdu par un péché sans plus <2), nous qui avons été des anges purs, pleins de clarté ; pour moi je serai fidèle à lui faire la guerre pour l’empêcher d’entrer dans la gloire éternelle ; s’il m’est obéissant, il ne sert à rien, le sang qui est répandu sur la croix pour le racheter. Je colorerai des mensonges pour le tromper, comme il fut fait autrefois à la première femme, (1) Cf. v. 1045-1047. (2) Cf. v. 1879.