Page:Dottin - Louis Eunius.pdf/406

Cette page n’a pas encore été corrigée
396
APPENDICE II.


APPENDICE II Commencement du mystère dans le manuscrit de Morlaix (Traduction de Luzel).

Louis Ennius avec son gentilhomme et son sommelier. LOUIS

Je vous le dis, gens de ma maison, grand est mon embarras au milieu de mon deuil : Toute ma famille, tous mes parents sont morts en me laissant des biens et des richesses en abondance : tout cela ne laisse pas que de m’embarrasser beaucoup, et je ne sais comment je dois passer le temps de ma jeunesse, car je suis jeune encore. Si je voulais les imiter, je vivrais sans pompe et sans éclat. Mais puisque je suis riche, je veux dire adieu à mon deuil et chasser la tristesse ; je veux jouir de ma fortune et m’élever au-dessus du commun pour vivre en la société des nobles et des plus riches. Quoique jeune, je suis homme de cœur et je ne crois pas qu’il existe de cavalier dans le pays qui ose m’affronter ou me désobliger. LE GENTILHOMME

Permettez-moi, mon maître, de vous faire connaître mon avis concernant ce que vous venez de dire. Il y a de mauvaises langues qui, si vous veniez à les mécontenter, se vengeraient bientôt en médisant partout de vous. LOUIS

Cela conviendrait à des coquins, à des morveux comme vous ; mais soyez tranquille, je saurai leur clore le bec. LE SOMMELIER

Mon maître et mon seigneur, permettez-moi de vous dire, aussi franchement, mon avis. Si vous veniez à maltraiter les gens et à les froisser par trop gravement, le peuple murmurerait et vous détesterait comme un méchant.