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VIE DE LOUIS EUNIUS.


qui formeront un feu pour que vous soyez brûlé, mais, nous vous prions, ne vous effrayez pas ». Et à l’instant que les apôtres bénis eurent fui, il arriva huit diables, et eux tous enragés, en sorte qu’ils m’insultèrent et me vilipendèrent, et firent un bûcher de feu pour me consumer, je fus dévêtu nu, mes pieds, mes mains enchaînées, et jeté au milieu du feu pour être brûlé ; quand j’eus été un peu à souffrir quelques grandes peines, il me vint à l’idée de faire le signe de la croix, en sorte que mes chaînes tombèrent et que je m’en vins du feu, sain et sauf comme auparavant, sans sentir aucune sorte de peine ; aussitôt, les mauvais Esprits s’en allèrent en courant, et je partis, mais ne me pressais pas ; je priais le seigneur Dieu du mieux que je pouvais, en sorte que je vis les diables venir en une bande ; ils commencèrent avec moi gifles, coups de pied, une partie se mouchait, crachait dans mes yeux ; alors je fus. traîné par eux à une lande, où je ne voyais que potences et un million de gens pendus ; je fus prié, de bon gré de m’en retourner de là, ou, si je ne voulais le faire, je serais pendu aussi ; je ne répondais mot, je les laissais dire et ils sautèrent sur moi en sorte que je fus alors pendu ; alors, l’un d’eux dansait sur mes deux épaules, et les autres, d’en bas, tiraient sur mes pieds ; quand je me vis au moment où j’allais perdre ma vie, je fis le signe de la croix, en sorte qu’ils s’enfuirent de nouveau, la corde cassa au même instant, en sorte que je partis aussitôt comme un homme vaillant ; je n’étais pas allé loin, que je les entendis crier : « Arrêtez, camarade, arrêtez le méchant homme ! » en sorte qu’ils m’envoyèrent à une bande de diables, qui avaient des haches avec eux comme des bouchers, qui hachaient, dépeçaient ceux qui avaient été colères, le péché de colère est traité malheureusement ; «

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est déplacé dans C. pa voain ous ar potans evnan A. Cf. 3399. er monied ma A. Cf. Cognomerus et sainte Tré[inet v. 1321.