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VIE DE LOUIS EUNIUS.


si je puis me comporter selon votre volonté, je ne mérite aucune peine, Dieu sait la vérité ! LOUIS

Oui et faites attention à ne pas venir, quand je serai sorti, fermer les portes, pour que je n’entre pas, oii je mettrai le feu aux quatre coins de votre maison, car puisque je suis résolu, il faudra que je joue. Louis sort : scène. «

[LOUIS]

Je vais faire un tour pour récréer mon esprit ; malheur à qui se frotte aux filles ; on dépense avec elles et elles savent toutes voler, je voudrais une fois qu’elles se cassent toutes le cou, et je suis un homme sans intérêt du tout, tout ce que j’ai doit être dépensé, comme il est venu, il s’en va, je n’ai rien de plus à dire ; j’ai un bon métier tant qu’on me le laissera ; cependant je vais encore en observation ; s’il a bonne façon je toucherai son cœur ; . puisque j’ai tourné mal et que je me suis déclaré, lors même que je serais honnête homme, pour fripon je suis Sur ma jarnidieu, je vois un homme, . [connu. et je crois, moi, que c’est un marchand de toile ; cette sorte de gens le plus souvent ont de l’argent sur eux, et si cela est, je promets que j’en serai maître, il est arrivé tout près, voyons ce qu’il dira : Eh bien donc, camarade, s’il y a du feu, nous fumerons ; je suis sûr du tabac, mais je n’ai pas une goutte de feu ; si vous m’en donniez un peu, je vous serais obligé.

LE MARCHAND

Je n’ai jamais fumé, monsieur, ni ne ferai jamais, car la fumée de tabac me fait grand mal à la tête ; jusqu’à la prochaine, monsieur et excusez, si je pouvais vous aider, soyez sûr que je l’aurais fait. 960 Sur le commerce de la toile en Bretagne au XVIIIe siècle, voir F. Bourdais. Annales de Bretagne, t. XXII, p. 264-270. Cf. aussi v. 1283. 967 me gred na rin biquenn C.