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VIE DE LOUIS EUNIUS.


je voudrais dans mon cœur les voir entrer, et à cause de cela, je vais chanter une chanson. l’hôtesse

Ne faites pas cela, monsieur, au nom de Dieu, je vous prie, car vous auriez une fameuse perte, et moi je serais ruinée ; je suis une pauvre veuve ; mort est mon époux, il n’y a que trois jours qu’il est enterré, et en plus du danger, il serait inconvenant de vous laisser chanter ni cantique, ni chanson. LOUIS

Moi, il n’y a que deux jours depuis que je suis veuf, et il faut que je chante pour faire le deuil de mon épouse ; et puisque nous sommes veufs, jusqu’àce que ce soit fini, si vous je regarderai quelle est la mesure de vos cuisses. [voulez, l’hôtesse

Ne dites mot de cela, monsieur, je vous prie, j’ai assez de chagrin, hélas pour moi, de mon époux, et vous en avez aussi, si vous êtes homme de qualité ; la nature commande et afflige notre cœur. LOUIS

Je ne voudrais pas songer à avoir chagrin ni regret d’une vieille putain infâme qui m’a quitté ; assez de salopes viennent s’offrir à moi, et avec peu de chose je viens à les contenter. LOUIS chante :

Le lendemain d’une ribote L’on dit que j’abrège mes jours Moi je prétends que l’on radote Et je ris de ces sots discours Je ne chéris que ma bouteille J’ai commencé dès le berceau Je ne finirai qu’au tombeau Vive donc le jus de la treille. 853-854 sont intervertis dans C. 859-864 Le couplet est traduit en breton dans C. J’ai restitué le français d’après L.