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VIE DE LOUIS EUNIUS.


cela fait quinze jours depuis que nous sommes en route, quarante-cinq écus, monsieur, est tout le compte ; et sur ce que vous dites, nous ne sommes pas au bout encore, nos chevaux sont éreintés, et nous sommes bien fatigués. LOUIS

Vous voulez me ruiner, sur ce que je vois, les hommes, quarante-cinq écus pour cela vous n’aurez pas ; je vous ai nourris, et c’est suffisant, n’allez pas vous figurer que vous ayez d’autre paiement. LE SECOND MULETIER

Je ne sais pas, monsieur, dans quelle condition, je viendrais à répondre à votre proposition, car de gré ou de force, il faudra que nous soyons payés ; il y a partout de la justice et bientôt on le verra. LOUIS

Je suis de la justice, impertinent, fripon, si je veux, je vous mettrai à pourrir dans une prison. LE PREMIER MULETIER

Eh bien donc, camarade, voici un polisson, qui compte nous mettre à pourrir dans la prison, vous vous trompez sûrement, Louis, sauf compliment, nous sommes sûrs de vous et de notre paiement. LOUIS

C’est vous qui vous trompez, deux fripons désordonnés ; voilà votre paiement : chacun un coup de pistolet. Les voilà morts tout à fait, les deux misérables voleurs, j’ai tiré juste entre leurs deux yeux, mais avancez toujours votre route, Théodosia, que je regarde si ces deux fripons ont de l’argent, oui, soixante écus sont sur un des fripons, et sur celui-là, il n’y a que quinze, 550 ho tennet C. 551 delc’hed da vond bepret c’hui, Theodesia C. 553 sou en grubuil eunan A.