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VIE DE LOUIS EUNIUS.


LE PREMIER MULETIER parle :

Venez sur la charge, madame, nous allons partir, toutes les choses sont prêtes, sortons de ce lieu-ci voici deux heures sonnant, nous sommes tôt aujourd’hui, nous aurons fait beaucoup de route, je suis sûr, d’ici le jour. Scène : tous sortent. Ils ont fait deux tours sur le théâtre sans dire mot ; au troisième, LOUIS parlera : ✓

Or çà, muletiers, nous avons fait beaucoup de route, six ou sept vingt lieues depuis que nous sommes partis, de quel pays êtes-vous natifs, contez-moi votre affaire, le sommeil m’accable, je ne puis marcher plus longtemps, car marcher la nuit est terriblement fatigant ; contez quelque chose pour nous rendre joyeux. LE SECOND MULETIER

Nous sommes de l’Auvergne, monsieur, puisque vous ainsi par les pays pour gagner notre nourriture, [demandez, et quand nous avons gagné un certain nombre de deniers, nous retournons alors voir les gens de notre pays ; à la fin de ce voyage, nous retournerons sur nos pas, non pas par ces chemins, mais par la grande route de Paris. LOUIS

Oh ! gagnez-vous beaucoup quand vous êtes en condition, vos chevaux et vous sont toujours à aller et venir, combien vous revient-il aussi par jour ? Je suis votre débiteur de beaucoup maintenant, messieurs. LE PREMIER MULETIER

Six réaux pour chaque cheval, et six réaux pour moi, ce qui signifie, monsieur, dix-huit réaux chaque jour, et autant à mon camarade et à ses chevaux, ce qui fait trois écus chaque jour, qui nous sont dûs ;

519 522 528 529

réal est en Bretagne une monnaie fictive valant 0,25 centimes. L’écu valait trois livres. pa vou achif A. p’o achu’r veach man L. En petit trégorrois mone done. Ernault, Glossaire *, p. 192. dimb ni L. neur ober C.


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