Page:Dottin - Louis Eunius.pdf/147

Cette page n’a pas encore été corrigée
137
VIE DE LOUIS EUNIUS.

puissant en tout point, assez de courage et de force, je suis beaucoup plus fort que ne serait un cheval. Qui pourra me résister en face, quand je serai fâché, et venir m’entreprendre devant la justice du monde ? Et en plus il y a encore que je prie les diables de venir me protéger dans les plus grands besoins ; je leur donnerai pour prix mon corps et mon esprit, pourvu que je puisse trouver mon plaisir dans le monde. J’ai façonné un bâton, je ne sais de quelle sorte de bois ; je crois qu’on ne désirera pas en avoir deux coups ; il suffira d’un seul, bien appliqué. Avant qu’il soit nuit aujourd’hui, il faut l’éprouver. Mais que vois-je venir en courant vers moi ? il faudra que je sache s’ils sont des hommes pour que j’éprouve sur leurs cous mon bâton ; et s’ils ne le trouvent pas lourd, je l’alourdirai encore.

Scène ; trois soldats entrent.

LE PREMIER parle :

Si vous voulez, camarades, nous ferons une partie ; jouons aux boules, puisque nous voici trois, plus court sera le temps en nous divertissant, jusqu’à ce que soit venu pour nous le moment d’aller dîner. LE DEUXIÈME SOLDAT parle :

Restez ici, vous deux, voici les miennes ; jamais vous n’avez vu de meilleures boules qu’elles ; tenez et prenez et choisissez-en chacun une ; et maintenant, si vous perdez, ne me faites pas de reproche.

LE TROISIÈME SOLDAT parle :

Celle-ci je la prends quand elle ne vaudrait rien ; tirons pour savoir qui jouera le premier ; et maintenant dites en combien sera faite la partie je donne mon avis que ce soit en douze.

36 me rencou ep dale goût hac rnt so goersset C. 45 peb a re B. 47 a queres B. a pa golfen tout P. Dans P la partie est engagée et Tarilla a gagné le premier coup, quand Louis arrive. Cf. M, ci-dessous, appendice II.