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VOCABULAIRE.


L’auteur confond attention et intention 114, comporter et conforter 941, consumer et consommer 3310, approuver et éprouver 2504, 2877, cf. 2175, ravauder et radoter 2807, conversion et conversation 372, collier et collet 890 b. Mélangées à cette langue savante, les expressions populaires ne manquent pas. Telles sont, sans relever en détail les expressions grossières qui ne sont pas rares(1), les expressions suivantes : pod a voailch 1223, mineled 3044, eur pod al 1382, mar sou dir voair o fas B 71, re hir eo da daoid 85, males diner 217, mab enan Mary Robin 317 b, an dioul do harigelou 1558, ne neus den march Amon 1137, reid bech do potou 1464, dend genuer 3000. On y trouve même quelques proverbes : ar pourf pa biniqua a guenf en vanité 1108, dleed e boud difun a neb a fa en end 1002, neus quas pesord pen deus ma bas a lequin er fane 1419 ; des jeux de mots : mad esoch gand eun tam coaid, mes... e veuy enes coaid (â).

Voici les principaux mots ou expressions qu’il importe de noter(3) : «

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abus en 363, dans le sens de « faire perdre le temps ». al « d’une autre espèce [que les autres] » : me sou eun pod al 1382. amared 2450 « amarré », « lié ». Cf. Ernault, Archiv für Celtische Lexikographie, t. I, p. 607.

anpoeson 2720 « charogne, pourriture », actuellement, en Goello. anvoaisan (nem) 2913 « je me chagrine », actuellement usité. arbad 448, 869, arabad e 3208 « il ne faut pas ». Cf. Ernault, Glossairea, p. 35.

arsod 2267 « espèce de sot ». Cf. Ernault, Glossaire *, p. 34, sur l’usage de ar- en petit-trégorrois. bagag 1078, 1175. Voir stran. Cf. Soniou Breiz-lzel, II, 228. bec : a vec troait B 88 «t sur la pointe du pied ». boed ar vud 168 « proie de la ( rage) muette » ; cf. ar gonnard vud chez Grégoire de Rostrenen (communication de M. Ernault) ;

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  1. 167, 223, 232, 294, 700, 807, 850, 887, 1271, 1329, 2358. Les quelques jurons français que l’on trouve dans le texte : paletete die 214, 322 ; pale charny die 815 ; mil sieue 983, sont là évidemment pour donner quelque distinction au personnage qui les emploie. Sur ces jurons, voir E. Ernault, Mélanges II. d’Arbois de Jubainville, p. 68-69. Quant au juron provençal trône da bagase, il est venu sans doute par les matelots levantins.
  2. Cf. dans M : un vieux chien n’aime pas à jouer avec des chaînes. — Il y a un commun proverbe qui dit qu’on ne trouve jamais son profit à aller dans les cabarets boire et se battre avec des sergents.
  3. On trouvera la plupart des mots employés dans Louis Eunius soit dans le Dictionnaire étymologique du breton moyen, soit dans le Glossaire moyen-breton de E. Ernault, soit dans le Dictionnaire de Troude. Je n’ai renvoyé à ces ouvrages que pour des questions de détail ou lorsque le mot en question n’était pas en vedette.