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LA RELIGION DES CELTES

nion de Pythagore prévaut chez eux, [chez les Celtes][1] » Valère Maxime établit seulement un rapprochement entre les deux doctrines[2]. Le texte d’Ammien Marcellin qui a sans doute pour source Timagène est moins clair : parmi eux les druides, plus hauts dans leurs conceptions, comme l’établit l’autorité de Pythagore, liés par des associations collégiales, s’élevèrent aux questions cachées et profondes et méprisant les choses humaines proclamèrent les âmes immortelles : inter eos drasidæ ingeniis celsiores, ut auctoritas Pythagoræ decrevit, sodaliciis adstricti consortiis, quæstionibas occultarum rerum altarumque erecti sunt et despectantes humana pronuntiarunt animas immortales[3]. La phrase ut auctoritas Pythagorae decrevit, d’après l’usage ordinaire des Latins, se rapporte à ce qui suit : elle doit signifier simplement que les sodalicia consortia des druides étaient une organisation semblable à celle qu’avait établie Pythagore, il est peu probable qu’elle détermine l’ensemble de la phrase. Sur l’origine de la doctrine druidique nous devons donc nous en tenir à l’opinion rapportée par César et d’après laquelle l’enseignement des druides venait de Grande-Bretagne[4]. Il aurait été apporté sur le continent par les Celtes d’outre-mer qui, d’après une tradition druidique rapportée par Ammien Marcellin citant Timagène, constituaient une partie importante de la population de la Gaule : les druides rapportent qu’en réalité une partie du peuple est indigène, mais qu’il s’y est ajouté d’autres éléments provenant des îles extrêmes et des contrées au-delà du Rhin : Drasidæ memorant revera fuisse populi partem indigenam, sed alios quoque ab insulis extimis confluxisse et tractibus transrhenanis[5].

  1. Bibliothèque, v 28.
  2. Faits et dits mémorables, vi, 6, 10.
  3. Histoire romaine xv, 9, 8.
  4. De bello gallico, vi 13, 11.
  5. Histoire romaine xv, 9.