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LA RELIGION DES CELTES

tives, en l’honneur de la déesse Adrasté. Justin nous apprend que les Gallo-Grecs font des sacrifices avant de livrer bataille et que si les présages sont funestes, ils égorgent même leurs femmes et leurs enfants pour apaiser la colère divine[1]. Le géographe Strabon rapporte qu’en Gaule on prédisait l’avenir au moyen de victimes humaines[2] et Tacite nous parle de l’horrible superstition des habitants de Mona qui regardaient comme un acte religieux d’arroser les autels du sang des victimes et de consulter les dieux dans les entrailles humaines[3].

Dès l’an 97 avant J.-C., un sénatus-consulte prohibait les sacrifices humains. Denys d’Halicarnasse, qui termina ses Antiquités romaines vers l’an 8 avant J. C., constate que les sacrifices humains sont encore en usage dans la Gaule de son temps[4]. Lorsque Lucain (39-65) nous parle des horribles sacrifices offerts à Esus, Taranis et Teutates,[5] il est probable qu’il faisait allusion à des coutumes disparues au moins dans le pays soumis à la domination romaine. En 77, Pline[6] écrivait que les sacrifices humains subsistaient encore dans les parties de la Grande-Bretagne restées indépendantes ; mais en Gaule, vers 40 après J.-C., les druides attiraient à leurs autels des hommes liés par des vœux et leur faisaient couler un peu de sang, sans les mettre à mort. L’ancienne barbarie n’était plus alors qu’un souvenir[7].

Parmi les croyances religieuses, une de celles qui ont le plus étonné les anciens est la croyance à l’immortalité de l’âme. « Je traiterais les Celtes d’insensés » écrit Va-

  1. Histoires, xxvi, 2.
  2. Géographie, iv, 4, 5.
  3. Annales, xiv, 30.
  4. Antiquités romaines, i, 38.
  5. Pharsale, i, 446.
  6. Histoire naturelle, xxx, 4.
  7. Pomponius Mela., iii, 2.