de Tavium une statue colossale de Jupiter[1]. D’autre part, Diodore nous rapporte que Brennos rit beaucoup de l’idée qu’avaient les Grecs de faire des dieux de bois et de pierre[2]. Les mots employés pour désigner des représentations des divinités sont souvent très vagues. Polybe parle de χρυσᾶς σημαίας τὰς ἀϰινήτους λεγομένας « des images d’or dites immeubles »[3]. Lucain décrit dans un bois sacré des troncs d’arbre grossièrement sculptés pour représenter les dieux : simulacra maesta deorum[4]. Enfin César nous fait connaître qu’il y a en Gaule d’assez nombreuses représentations de Mercure : cujus sunt plura simulacra[5]. Or, comme l’a fait remarquer M. Salomon Reinach, il n’est guère probable que simulacra signifie statues ; simulacra a le sens vague d’image, d’indication symbolique. S’il y avait eu des statues de dieux gaulois antérieurement à la conquête romaine, il serait inadmissible qu’on n’en eût pas découvert quelques-unes à Bibracte ou à Alésia. Or, on n’a point trouvé de représentations figurées appartenant à la période qui s’étend entre l’époque du renne et l’époque romaine. Les simulacra de César étaient-ils, comme le suggère M. S. Reinach, les accumulations de pierres, menhirs, galgals que l’on a trouvés sur tous les points du territoire de l’ancienne Gaule[6] ? Cela est possible, sans qu’on puisse le démontrer. À l’époque gallo-romaine, les identifications de divinités gréco-romaines avec les divinités celtiques peuvent tenir, pour une bonne part, à ce qu’on acceptait comme représentation d’une divinité celtique un des types de statues romaines que l’on trouvait le plus facilement dans le commerce.
Page:Dottin - La religion des Celtes.djvu/31
Cette page a été validée par deux contributeurs.
31
LA RELIGION DES CELTES