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Allons, adieu, mon petit ange ; je baise tous vos petits doigts et reste

Votre éternel, votre immuable ami

MAKAR DIÉVOUCHKINE.

P. S. — Ah ! au fait, douchenka, pourquoi revenez-vous encore là-dessus ?… Quelle folie ! Mais comment donc puis-je aller vous voir si souvent, matotchka ? comment ? Je vous le demande. À moins de profiter des ténèbres de la nuit ; mais voilà, dans la saison où nous sommes, il n’y a pour ainsi dire pas de nuit. Sans doute, matotchka, mon petit ange, tant qu’a duré votre maladie, tant que vous avez été sans connaissance, je vous ai à peine quittée un instant ; mais je ne sais pas moi-même comment je me suis arrangé pour cela ; et après j’ai cessé mes visites, car la curiosité était éveillée, et l’on commençait à questionner. Il y a déjà bien assez de potins en circulation ici. Je compte sur Thérèse ; elle n’est pas bavarde ; mais n’importe, songez-y vous-même, matotchka, que serait-ce s’ils venaient à savoir toutes nos affaires ? Que penseraient-ils et que diraient-ils alors ? — Ainsi roidissez-vous contre votre petit cœur, matotchka, et patientez jusqu’à