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du tombeau, si tu savais, si tu voyais ce qu’ils ont fait de moi !…

V. D.

20 mai.


Ma Chère Varinka !


Je vous envoie un peu de raisin, douchetchka ; c’est bon, dit-on, pour une convalescente, et le docteur le recommande pour apaiser la soif ; ainsi c’est seulement pour la soif. L’autre jour, vous aviez envie de quelques roses ; en bien, je vous les envoie maintenant. Avez-vous de l’appétit, matotchka ? — Cela, c’est le principal. Du reste, il faut remercier Dieu que tout soit passé, terminé, et que nos malheurs aient aussi pris fin. Rendons grâces au ciel ! Quant aux livres, je n’ai pu encore m’en procurer nulle part. Il y a ici, dit-on, un bon livre, écrit dans un style très-élevé ; on dit que c’est un bel ouvrage, moi-même je ne l’ai pas lu, mais ici l’on en fait un grand éloge. Je l’ai demandé pour moi ; on doit me l’envoyer. Seulement lirez-vous cela ? Vous êtes exigeante sous ce rapport ; il est difficile de satisfaire votre goût, je vous connais, ma chère ; il ne vous faut sans doute que