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et il me fut impossible de dormir comme à l’ordinaire.

Allons, adieu, ma petite amie, mon inappréciable Varinka ! Je vous ai tout décrit de mon mieux. Pendant toute cette journée je n’ai pensé qu’à vous. Je suis dans un tourment continuel à votre sujet, ma chère. Tenez, ma petite âme, je sais que vous n’avez pas de manteau fourré. Oh ! ces printemps pétersbourgeois, avec leurs vents et leurs petites pluies mêlées de neige, — c’est ma mort, Varinka ! Dieu me préserve de cette température salubre ! Soyez indulgente, douchetchka, pour ma façon d’écrire ; je n’ai pas de style, Varinka, je n’en ai pas du tout. J’écris les sottises qui me viennent à l’esprit, à seule fin de vous égayer un peu. Si j’avais reçu quelque instruction, ce serait autre chose ; mais quelles études ai-je faites ? Mon éducation n’a pas coûté gros, même en monnaie de cuivre.

Votre fidèle ami pour toujours,

MAKAR DIÉVOUCHKINE.