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’ennui le desséchera, le chagrin le brisera. Là vous mourrez ; là on vous mettra dans la terre humide ; il n’y aura même là personne pour vous pleurer ! M. Buikoff continuera à chasser le lièvre... Ah ! matotchka, matotchka ! À quoi vous êtes-vous décidée, comment avez-vous pu prendre un tel parti ? Qu’avez-vous fait, qu’avez-vous fait, quel crime avez-vous commis contre vous-même ? Car là on vous fera descendre au tombeau ; ils vous feront mourir là, mon petit ange. Vous êtes faible comme une plume, matotchka ! Et moi, où étais-je ? Imbécile, à quoi perdais-je alors mon temps ? Je vois un enfant qui fait une folie, qui a la tête malade, rien de plus ! J’aurais dû tout simplement... — eh bien, non ! Franc imbécile que je suis, je ne pense à rien, je ne vois rien, je laisse tout faire, comme si la chose ne me regardait pas ; et je courais encore après un falbala !... Non, Varinka, je me lèverai ; je serai peut-être guéri d’ici à demain, eh bien, je me lèverai !... Je me jetterai sous les roues, matotchka ; je ne vous laisserai pas partir ! Mais non, qu’est-ce que c’est que cela, en effet ? De quel droit tout cela se fait-il ? Je partirai avec vous ; je courrai derrière votre voiture, si