comment il est instruit de tout ce qui nous concerne. Je me perds en conjectures. Fédora dit qu’Axinia, sa belle-sœur, qui vient chez nous, connaît la blanchisseuse Nastasia, et qu’un cousin germain de Nastasia est garçon de bureau dans un ministère où est employé un ami du neveu d’Anna Fédorovna. Voilà le chemin que les cancans auraient pris pour arriver jusqu’à M. Buikoff ! Du reste, il est fort possible aussi que Fédora se trompe ; nous ne savons qu’imaginer. Se peut-il qu’il revienne chez nous ! Cette seule pensée m’épouvante ! Quand Fédora a raconté tout cela hier, j’ai été si effrayée que j’ai failli m’évanouir. Qu’est-ce qu’il leur faut encore ? Je ne veux plus les connaître ! Qu’ont-ils à s’occuper de moi, malheureuse ! Ah ! dans quelles transes je vis maintenant ! Je m’attends toujours à voir entrer Buikoff. Que vais-je devenir ? Qu’est-ce que me réserve encore la destinée ? Pour l’amour du Christ, venez me voir tout de suite, Makar Alexéiévitch. Venez, pour l’amour de Dieu, venez.
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