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très-malheureux. Aujourd’hui, quand vous êtes venu chez moi à votre retour du bureau, j’ai été effrayée en vous regardant. Vous étiez si pâle, si épouvanté, si désespéré ! votre visage était méconnaissable, — et tout cela parce que vous aviez peur de me raconter votre insuccès, parce que vous craigniez de m’affliger, de me consterner ; mais quand vous avez vu que ma physionomie était plutôt gaie, vous avez recouvré presque toute votre sérénité, Makar Alexéiévitch ! ne vous désolez pas, ne vous désespérez pas, soyez plus raisonnable, — je vous en prie, je vous en conjure. Allons, vous verrez que tout ira bien, que les choses s’arrangeront pour le mieux ; mais l’existence serait un fardeau pour vous, si votre vie devait être éternellement attristée par les peines d’autrui. Adieu, mon ami ; je vous en supplie, ne vous inquiétez pas trop de moi.

V. D.

5 août.

MA CHÈRE VARINKA !

Allons, c’est bien, mon petit ange, c’est bien ! Vous êtes d’avis que ce n’est pas encore un