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Au lieu de vous écrire une si longue lettre, j’aurais dû me faire la barbe ; quand on est rasé de frais, on a l’air plus convenable, et un extérieur comme il faut est toujours une recommandation. Allons, Dieu veuille que je réussisse ! Je vais faire une petite prière, et puis en route !

M. DIÉVOUCHKINE.

5 août.

TRÈS-CHER MAKAR ALEXÉIÉVITCH !

Si, du moins, vous ne vous désespériez pas ! L’affaire est déjà assez triste sans cela. — Je vous envoie trente kopeks d’argent ; c’est tout ce que je puis vous envoyer. Achetez-vous ce dont vous avez le plus besoin, de quoi aller tant bien que mal jusqu’à demain. Nous-mêmes il ne nous reste presque rien, et demain je ne sais pas comment nous ferons. C’est triste, Makar Alexéiévitch ! Du reste, ne vous affligez pas ; vous n’avez pas réussi ; eh bien, qu’y faire ? Fédora dit que ce n’est pas encore un malheur, que nous pouvons rester ici provisoirement, que même en déménageant nous ne ferons pas