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eh bien, je vous dis tout cela pour m’épargner des remords de conscience. Je vous l’avouerai, sans détour, Varinka, je suis maintenant dans une position extrêmement pénible, c’est-à-dire que jamais il ne m’était rien arrivé de pareil. Ma logeuse me méprise, personne n’a de considération pour moi ; mon dénûment est terrible, j’ai des dettes ; au service où déjà auparavant mes camarades me faisaient des misères, il ne faut pas demander si maintenant ils me rendent la vie agréable, matotchka ! Je cache soigneusement ma situation à tout le monde, je me dissimule moi-même, j’entre au bureau à la dérobée, en m’effaçant. C’est seulement à vous que j’ai le courage d’avouer l’état de mes affaires… Et s’il refuse de prêter ?... Eh bien, non, Varinka, il vaut mieux ne pas penser à cela, ne pas se désoler d’avance par de pareilles idées. Ce que je vous en écris, c’est par précaution, pour que vous-même ne pensiez pas à cela et que vous ne vous mettiez pas martel en tête. Ah ! mon Dieu, que deviendrez-vous alors ! Il est vrai qu’en ce cas vous ne déménagerez pas et que je resterai votre voisin ; — mais non, car alors je ne reviendrai pas ici, j’irai me cacher quelque part, je disparaîtrai.