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un demi-rouble, Varinka, et ce demi-rouble m’a percé le cœur. Ainsi voilà où j’en suis maintenant, voilà où en sont venues les choses ! C’est-à-dire que ce n’est pas moi, vieil imbécile, qui aide mon petit ange, c’est vous, ma pauvre petite orpheline, qui m’aidez ! Fédora a bien fait d’apporter de l’argent. Jusqu’à présent je ne vois aucune possibilité de me procurer des fonds, matotchka ; pour peu que quelque espoir s’offre à moi, je ne manquerai pas de vous en informer. Mais les cancans, les cancans m’inquiètent on ne peut plus. Adieu, mon petit ange. Je baise votre menotte et vous supplie de vous rétablir. Je n’entre pas dans plus de détails, parce que je n’ai que le temps d’aller à mon bureau : je veux, à force de zèle et de ponctualité, réparer tous les torts que je me suis donnés en négligeant mon service ; je remets à ce soir le récit détaillé de tous les événements et de mon aventure avec les officiers. Votre respectueux et sincèrement affectionné

MAKAR DIÉVOUCHKINE.