Page:Dostoievski - Les Pauvres Gens.djvu/166

Cette page n’a pas encore été corrigée

maison, la logeuse seulement crie ; mais maintenant que, grâce à vos dix roubles, je lui ai payé une partie de ma dette, elle se contente de grogner, et rien de plus. Quant aux autres, ils ne disent rien ; seulement il ne faut pas essayer de leur emprunter de l’argent, à cela près ils se taisent. Pour en finir avec mes explications, je vous dirai, matotchka, que je prise votre estime au-dessus de tout, et qu’elle est maintenant ma consolation dans mon désarroi momentané. Grâce à Dieu, le premier choc, le premier émoi est passé, et, à la façon dont vous avez pris cela, on voit que vous ne me considérez pas comme un ami perfide et égoïste, parce que je vous ai gardée auprès de moi et trompée, n’ayant pas la force de me séparer de vous et vous aimant comme mon petit ange. À présent je me suis remis avec zèle au service, et je recommence à exercer consciencieusement mon emploi. Evstafii Ivanovitch n’a pas dit un mot hier lorsque j’ai passé à côté de lui. Je ne vous cacherai pas, matotchka, que mes dettes et le mauvais état de ma garde-robe me tuent ; mais encore une fois ce n’est rien, et je vous supplie aussi de ne pas vous désespérer à ce sujet, matotchka. Vous m’envoyez