Page:Dostoievski - Les Pauvres Gens.djvu/161

Cette page n’a pas encore été corrigée

27 juillet.

MONSIEUR MAKAR ALEXÉIÉVITCH !

Les derniers incidents, ainsi que vos lettres, m’avaient inquiétée, saisie ; je n’y comprenais rien, mais les récits de Fédora m’ont tout expliqué. Pourquoi donc vous êtes-vous désespéré ainsi et êtes-vous tombé tout d’un coup dans cet abîme, Makar Alexéiévitch ? Vos explications ne m’ont nullement satisfaite. Eh bien, n’avais-je pas raison de vouloir prendre la place lucrative qu’on me proposait ? En outre, ma dernière aventure m’inquiète sérieusement. Vous dites que votre affection pour moi vous a amené à me cacher la vérité. Je me voyais déjà grandement votre obligée dans le temps même où vous prétendiez ne dépenser pour moi que de l’argent mis en réserve par vous et déposé à tout hasard au lombard. Maintenant, ayant appris que vous n’aviez pas du tout d’argent, que, touché de ma malheureuse position dont vous avez eu connaissance par hasard, vous vous êtes décidé à dépenser votre traitement après l’avoir touché par anticipation, et