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illimitée cette folie ? Non, mes rêves ne m’ont pas trompé ! J’aime, j’aime frénétiquement, rageusement, follement ! Tout le sang de ton mari ne calmera pas l’exaltation forcenée de mon âme ! D’insignifiants obstacles n’arrêteront pas le feu infernal qui dévore ma poitrine épuisée, ô Zinaïde, Zinaïde !... « — Vladimir !... murmura la comtesse hors d’elle-même, en se penchant sur l’épaule du jeune homme... « — Zinaïde ! fit avec élan Smielsky. « De sa poitrine s’évapora un soupir. L’incendie jetait une flamme claire sur l’autel de l’amour, et dévorait la poitrine des infortunés martyrs. — « Vladimir !... prononça à voix basse la comtesse éperdue. Sa poitrine se soulevait, ses joues étaient devenues pourpres, ses yeux étincelaient….. « Un nouveau, un terrible hymen était consommé ! ...................................................................................

« Une demi-heure plus tard, le vieux comte entrait dans le boudoir de son épouse.

« — Mais, mon âme, si l’on faisait chauffer du thé pour notre cher hôte ? dit-il en frappant légèrement sur l’épaule de sa femme. »