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montre bienveillant à mon égard. Je lui recopie quelques manuscrits. Seulement ne croyez pas, Varinka, qu’il y ait ici un truc, qu’il soit bienveillant pour moi précisément parce que je lui sers de copiste. N’en croyez pas les cancans, matotchka, n’ajoutez pas foi à de bas commérages ! Non, cela, je le fais de moi-même, spontanément, pour lui être agréable, et s’il me témoigne de la bienveillance, c’est pour me faire plaisir. Je comprends la délicatesse du procédé, matotchka. C’est un homme bon, très-bon, et un écrivain incomparable. Mais c’est une belle chose que la littérature, Varinka, une très-belle chose ; je l’ai appris d’eux avant-hier. Une chose profonde ! Elle fortifie le cœur des hommes, elle instruit, et — il y a encore diverses autres pensées sur ce sujet dans le livre qu’ils ont lu. Des pensées très-bien exposées ! La littérature, c’est un tableau, c’est-à-dire en quelque sorte un tableau et un miroir : passions, expression, fine critique, leçon édifiante et document. C’est tout ce qui m’est resté de leurs discours. Je vous dirai franchement, matotchka, que je prends place parmi eux, et que je les écoute (en fumant une pipe, à leur exemple) ; — mais quand ils