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mes esprits, quoique plus d’un an se soit déjà écoulé depuis lors. Mais vous savez tout. Je vous ai parlé des idées qu’a maintenant Anna Fédorovna ; elle m’accuse d’ingratitude et se défend d’avoir été en aucune façon complice de M. Buikoff ! Elle m’invite à retourner chez elle, elle prétend que je demande l’aumône, que je suis entrée dans une mauvaise voie. Si je reviens chez elle, elle se charge, dit-elle, d’arranger toute l’affaire avec M. Buikoff et de lui faire réparer tous ses torts envers moi. Elle dit que M. Buikoff veut me donner une dot. Que Dieu les assiste ! Je me trouve bien ici avec vous, près de ma bonne Fédora, dont l’attachement me rappelle celui de ma feue niania. Quoique vous ne soyez que mon parent éloigné, vous me protégez cependant par votre nom. Mais eux, je ne les connais pas ; je les oublierai si je le puis. Qu’est-ce qu’ils veulent encore de moi ? Fédora traite tout cela de commérages et dit qu’ils finiront par me laisser tranquille. Dieu le veuille !

V. D.