un très-bon poëte ; puis, l’émotion lui ayant fait perdre le fil de son discours, il passa sans transition à un autre ordre d’idées : il fallait se bien conduire, et si l’homme ne se conduisait pas bien, c’est qu’il s’abandonnait au vice ; les mauvais penchants causaient la perte et la ruine de l’homme ; il cita même quelques exemples pour prouver les dangers de l’intempérance, et il termina en disant que depuis un certain temps il s’était complètement corrigé, et que maintenant il menait une conduite exemplaire ; ce n’était pas d’hier que, reconnaissant la justesse des observations de son fils, il en avait pris bonne note dans son cœur ; mais à présent il s’était mis, en fait, à pratiquer la tempérance, témoin ce cadeau, ces livres pour l’achat desquels il avait dû économiser pendant longtemps.
Je ne pus m’empêcher de pleurer et de rire en entendant le speech du pauvre vieillard ; évidemment il savait mentir quand besoin était ! Les livres furent transportés dans la chambre de Pokrovsky et placés sur un rayon. Le jeune homme devina tout de suite la vérité. On invita le vieillard à dîner. Ce jour-là nous fûmes tous très-gais. Après le dîner, on joua au gage