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Je le servis. Il n’avait probablement pas mangé de trois jours. C’était sans doute la faim qui me l’avait ramené. Je m’attendris en le voyant manger, le pauvre. Allons, pensai-je, j’irai au cabaret lui chercher à boire pour le consoler. Et nous en finirons : je n’ai plus de colère contre toi, Emelianouchka.

J’allai chercher de la vodka.

— Voilà, lui dis-je, Emelianouchka ! C’est fête, buvons ! En veux-tu ? Ça fait du bien.

Il tendit la main avec avidité. Il avait déjà pris le verre, puis il s’arrêta, puis il continua à porter le verre à sa bouche en en versant sur sa manche, puis il se ravisa encore et posa le verre sur sa table.

— Eh bien, Emelianouchka !

— Non, moi… Astafy Ivanovitch !…