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taque d’apoplexie, la troisième en deux ans. Karl Fedoritch, le médecin de la maison, déclare qu’elle ne passera peut-être pas la nuit. Jugez de ma position, très-cher ami. J’ai passé toute la nuit debout, inquiet, abreuvé de chagrin. Au matin seulement, complétement épuisé, brisé physiquement et moralement, je me suis couché sur un divan, sans penser à dire qu’on me réveillât de bonne heure, et je n’ai rouvert les yeux qu’à onze heures et demie. Je me rends chez ma femme. La pauvre ! elle désespérait de me revoir ! Je mange un morceau à la hâte, j’embrasse mon enfant, je rassure ma femme et je viens chez vous : personne ! que Evgueni Nikolaïtch. Je rentre chez moi, je prends la plume et je vous écris cette présente. Ne soyez pas fâché contre moi, cher ami. Prenez ma tête coupable, mais ne me