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chez Semen Alexeïtch, faisait à votre sujet une plaisanterie assez spirituelle : elle a dit que vous et votre femme Tatiana Petrovna, vous faites un ménage de Juifs errants. Il n’y a pas trois mois que vous êtes mariés, et vous négligez déjà vos pénates. Nous avons beaucoup ri, — très-sympathiquement pour vous, d’ailleurs. — Mais sérieusement, mon très-cher, vous m’avez donné bien du souci. Semen Alexeïtch me demandait si vous n’étiez pas au bal du club de la Société Unie. Je laisse ma femme chez Semen Alexeïtch, et je vole au club. Il y a de quoi rire et pleurer. Imaginez-vous ma situation : je vais au bal, seul, sans ma femme ! Ivan Andreïtch me rencontre dans le vestibule, et, me voyant seul, en conclut aussitôt, le misérable, que j’ai pour le bal un goût passionné. Il me prend sous le bras, et veut