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sant du fossé, tout près du premier bâtiment. Là, notre chien de garde Voltchok[1] vint en courant vers moi. Avec Voltchok, j’étais tout à fait rassuré. Alors je me retournai pour la dernière fois vers Marey. Je ne pouvais plus distinguer son visage, mais je devinais qu’il continuait à me sourire tendrement tout en hochant la tête. Je lui fis un signe de la main, il me répondit de même et fouetta son cheval.

J’entendis encore dans le lointain : Hue ! hue ! et le petit cheval se remit à tirer la charrue…

D’où m’était venu ce souvenir ? Qui le sait ? Les détails avaient une étonnante précision. Je me dressai sur mon lit de planches, et je me rappelle avoir longtemps gardé sur mon visage le sourire des doux

  1. Petit loup.