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lits de planches. Plusieurs hommes, battus jusqu’à la mort par leurs propres camarades pour avoir fait trop de tumulte, gisaient sur leurs lits. On les avait recouverts de leurs manteaux en attendant qu’ils reprissent connaissance. Plusieurs fois déjà les couteaux avaient été tirés.

Et cela durait depuis deux jours ! J’en étais malade. D’ailleurs, je n’ai jamais pu voir sans dégoût une foule ivre, surtout dans un tel lieu !

Pendant ces deux jours, l’autorité n’avait pas paru à la prison ; les perquisitions avaient été interrompues, on n’examinait plus si des bouteilles de vin n’étaient pas cachées sous les lits. Nos chefs comprenaient qu’il faut laisser « s’amuser », au moins une fois par an, même des forçats, que c’est le seul moyen d’éviter de pires excès.