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Vassili Mikhaïlovitch, je bénis encore une fois le sort pour cette heureuse rencontre. Mais il est temps. Permettez-moi d’aller vous voir dans votre cabinet de savant.

— Je vous en prie, vous me ferez plaisir. J’irai aussi vous voir quand j’aurai le temps.

— Faut-il croire cette bonne promesse ? Vraiment vous me rendriez service, vous me rendriez un grand service. Vous ne pouvez vous imaginer quelle joie vous m’avez causée.

Ils sortirent du traktir. Sergeev volait déjà à leur rencontre et expliqua précipitamment à Yaroslav Iliitch que Wiern Emelienovitch daignait venir. En effet, bientôt arrivèrent deux bons et rapides chevaux attelés à une poletka[1] ; le cheval de côté[2] était le plus remarquable. Yaroslav Iliitch serra comme dans un étau la main « d’un de ses meilleurs amis », toucha son chapeau et partit à la rencontre du drojki[3]. Tout en marchant, il se retourna deux fois, saluant Ordinov et lui faisant des signes de tête.

  1. Petite voiture légère.
  2. En Russie, deux chevaux s’attellent, l’un entre les deux brancards et l’autre par côté.
  3. Voiture découverte.