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Iliitch commanda une zakouska[1], de la vodka[2], puis s’assit et se mit à contempler Ordinov avec affection.

— J’ai beaucoup lu, commença-t-il d’une voix insinuante. J’ai lu tout Pouchkine.

Ordinov, toujours distrait, le regarda.

— Quelle étonnante connaissance de la passion ! Mais avant tout permettez-moi de vous remercier. Vous m’avez fait tant de bien en me suggérant avec votre noblesse naturelle des pensées justes !…

— Vous exagérez.

— Non pas ! non pas ! J’aime la justice, et je suis fier d’avoir au moins gardé ce sentiment.

— Voyons, vous n’êtes pas juste pour vous-même ! Et quant à moi, ma foi…

— Non, c’est la vérité même ! Répliqua chaleureusement Yaroslav Iliitch. Que suis-je en comparaison de vous, voyons ?

— Oh ! Oh !…

— Mais si !

Il y eut un silence.

— D’après vos conseils, j’ai abandonné de mauvaises

  1. Collation.
  2. Eau-de-vie.