— Parle-moi encore, murmura Ordinov en la regardant fixement.
— Aimes-tu prier ? Demanda-t-elle après un silence. Sais-tu, moi, j’ai toujours peur, j’ai peur…
Elle n’acheva pas et parut s’abîmer dans une profonde rêverie. Ordinov porta sa main à ses lèvres.
— Pourquoi baises-tu ma main ? Dit-elle en rougissant. Eh bien ! Prends, baise-les, continua-t-elle en riant et en lui donnant ses deux mains. Puis, en retirant une, elle la posa sur le front brûlant du jeune homme et se mit à lui lisser et à lui caresser les cheveux. Elle rougissait de plus en plus. Enfin elle s’assit par terre, près du lit, et colla sa joue à la joue d’Ordinov, lui caressant le visage de son haleine humide et tiède. Tout à coup il sentit des larmes abondantes et brûlantes tomber comme du plomb fondu des yeux de la jeune fille sur ses joues. Il devenait de plus en plus faible, ses mains ne pouvaient plus se mouvoir. À ce moment on entendit heurter à la porte et le verrou grincer. Ordinov put encore se rendre compte de la présence du vieillard derrière la cloison. Il vit, assez nettement, Catherine